On vous a déjà exposé, dans ses grandes lignes, l’évolution de la sécrétion sébacée vers l’hypersécrétion ; il est donc inutile d’y revenir.
L’hypersécrétion sébacée
Mais dans ce chapitre consacré à la peau grasse, il sera opportun d’examiner les idées vraiment originales émises par certains auteurs aussi bien sur l’origine que sur le traitement de l’hypersécrétion sébacée.
Longtemps considérées comme de simples organes d’excrétion des graisses, les glandes sébacées se révèlent en réalité de véritables centres de production et de synthèse de matières grasses et probablement d’hormones.
A tel point que les théories modernes soutiennent la thèse suivante :
- l’hypersécrétion sébacée peut avoir des causes purement locales et strictement cutanées
- elle représente le rejet des graisses qui ne conviennent pas à la peau et sont expulsées par elle à cause de leur qualité chimique
- défectueuse
Quelques soit l’origine de l’hypersécrétion sébacée donnant à la peau son aspect gras, poisseux et luisant, un fait demeure certain qui, d’après certains auteurs, est constant dans tous les cas.
Le sébum anti-physiologique
Lé sébum anti-physiologique, produit par l’hypersécrétion, est chimiquement défectueux et anormal.
Pour des raisons qui nous échappent encore, et par un mécanisme encore inconnu, la peau refuse ces lipides.
Or, en les refusant, elle en est privée : on peut donc en conclure qu’ils lui font défaut et, poussant ce raisonnement à l’extrême, dire, comme certains : sous le film qui la recouvre, la peau séborrhéique est, en réalité, une peau alipique.
Pourquoi des femmes à peau grasse réclament-elles, en effet, des crèmes demi-grasses et parfois grasses ?
Quelles sont les raisons de cette requête qui paraît tellement bizarre aux Esthéticiennes et aux spécialistes pratiquant les soins du cuir chevelu ?
Ces femmes constatent que leur peau éprouve un mieux-être dans l’utilisation de ces produits qui, sans doute, font un apport de substances que la sécrétion sébacée est incapable de fournir, malgré son développement de sébum.
Ces données nouvelles comportent deux leçons d’ordre pratique :
- évitez les solvants trop puissants des graisses, tels l’alcool à 90°, l’éther, leur mélange, et les lotions exagérément détergentes et moussantes. Ils risquent, en pénétrant dans les follicules, de détruire jusqu’à la dernière trace de graisse physiologique qui pourrait encore s’y trouver et finissent toujours par exciter encore plus la fonction sécrétoire de la glande sébacée
- donnez à la cliente des crèmes légèrement grasses à base de corps hydrophiles, tels la lécithine, et des crèmes hydratantes
L’Esthéticienne est parfois surprise de constater qu’une peau grasse peut être aussi sensible qu’une fine et sèche.
Cela tient vraisemblablement à ce que les graisses produits par l’hypersécrétion sont hydrophobes et éloignent l’eau de la couche cornée et des couches vives superficielles.
Appauvries en lipides physiologiques, elles peuvent alors réagir en présence du savon ou de tout autre agent irritant car le manque d’eau et de graisse crée un état de moindre tolérance.
L’eau fuit la peau grasse, du moins en surface. Et puisque l’eau est mobilisée, on observera encore une tendance à l’épaississement de la peau.
Chez ces clientes, l’épiderme n’est pas seulement luisant, surtout dans l’axe facial, et déparé par des pores dilatés ou par un aspect souvent grossier dû à son épaississement ; il a aussi tendance à devenir flasque, et à perdre sa fraîcheur. Le teint, de plus, est altéré.
Sans qu’il soit possible de l’expliquer exactement, la peau grasse semble manifester une grande sensibilité aux phénomènes d’auto-intoxication.
Elle est intoxiquée par des déchets organiques, les élimine mal ou trop lentement, perd peu à peu le teint rose et frais de la jeunesse, et acquiert une teint disgracieuse.
C’est la raison pour laquelle on n’insistera jamais assez sur la nécessité de l’examen et du traitement médical qui doit précéder, tout au moins dans certains cas, le traitement esthétique.