Comme on a eu l’occasion de le signaler l’expression pores dilatés est impropre : les pores, en effet, représentent l’ouverture des canaux sudoripares débouchent à la surface cutanée, invisible à l’œil nu.
Mais cette expression est devenue tellement usuelle auprès de la cliente qu’il nous faut désormais la conserver.
Ce que nous nommons pores dilatés est l’élargissement plus ou moins important des orifices pilo-sébacés.
Quelle est la cause de leur dilatation ? Peut-on parvenir à les resserrer et à restituer à l’épiderme une surface lisse, agréable à la vue ?
Avant de répondre à ces deux questions on rappellerai à l’Esthéticienne ce qu’est le comédon et par quel mécanisme se produit cette dilatation.
Qu’est ce que le comédon ?
Quel est son aspect
Le comédon est une petite m’asse vermiculaire représentent une concrétition de sebum fichée dans la peau comme un grain de sable.
Toutes les Esthéticiennes connaissent les comédons ; on leur soumets, pourtant, un texte qui les décrit de ma manière la plus parfaite dans ce bon Français que les Maîtres d’autrefois aimaient à employer, même pour l’exposé de travaux cliniques.
Thibierge, un des grands de l’Ecole Saint-Louis, écrivait en 1900 :
C’est un simple point noir, suivant l’expression vulgaire, qui en traduit la banale apparence.
Tache arrondie, de coloration brun foncée ou presque noire, enchassée dans l’épiderme, qui la retient et la sertit ; arrondie et légèrement saillante, plus rarement quelque peu acuminée, le plus habituellement de niveau avec la peau dans laquelle elle est fixée, cette tache noire a un diamètre variable :
Parfois puctiforme, atteignant à peine un demi-millimètre de diamètre, elle mesure ordinairement un millimètre environ, et peut atteindre et dépasser deux millimètres.
Autour de certains comédons et dans les régions où le tissu cellulaire sous-cutané est résistant et dense, le tégument est soulevé à la manière d’un léger monticule dont le comédon occupe le centre et dont la présence dénote l’accumulation de matière sébacée dans une glande dermique ; mais il n’y a autour du comédon, ni rougeur du visage, ni tuméfaction, ni tuméfaction inflammatoire.
La pression exercée autour du point noir, soit au moyen des ongles des deux pouces placés au voisinage des deux pôles de ce point, soit au moyen d’un corps résistant en forme d’anneau, le fait saillir ; à sa suite émerge, comme étire à la filière, et se repliant comme un vermisseau, un cylindre blanc, ou légèrement jaunâtre, de matière sébacée de consistance molle et onctueuse, d’odeur fade et bytyreuse, graissant le papier.
Le cylindre de matière sébacée en forme de ver et le point noir qui le coiffe et semble en représenter la tête, forment par leur ensemble le comédon.
Parfois, au lieu d’être constitué par un cylindre de matière caséeuse, il se compose d’une sorte de kyste allongé comme un grain de millet, de consistance dure, que la pression énuclée en masse, sans le rompre. Cette variété s’observe particulièrement au tronc et dans le conduit auditif.
Comment il se forme
Dans les entonnoirs — écrit le Prof. A. Sezari — le sébum agglomère les cellules cornées qui desquament des parois folliculaires ; il se produit ainsi de petits globes ovoïdes, mous, qu’on appelle Cocons seborrhéiques.
Lorsque l’ostium folliculaire est hyperkératosique les cellules qui s’en détachent sont suffisamment nombreuses pour donner aux cocons une consistance ferme : elles les transforment en Comédons, petites masses vermiculaires qui remplissent les infundibilums et dont la partie libre prend une tête noire à la suite d’un phénomène d’oxydation.
Des travaux, récents, relatés par A. Pongracz, montrent que la coloration noire de la tête du comédon ne serait pas due à un phénomène d’oxydation mais à un processus de réduction.
Le phénomène du noircissement peut être obtenu, même expérimentalement.