Les processus du vieillissement du tissu conjonctif — répond Jean Morelle —semble encore assez mal connu.
Les observations au microscope électronique sont évidemment pleines d’enseignement, mais elles n’expliquent pas les modifications biochimiques.
Il est indéniable que le passage d’une structure déterminée à une autre structure est accompagné d’un certain nombre de modifications biochimiques que le progrès scientifiques permettra petit à petit de préciser.
Le chorion
D’après cet auteur la principale zone de vieillissement se trouve dans le chorion, où on observe une modification des caractères physico-chimiques du collagène sont la dégénérescence conduit aux observation suivantes :
- le collagène normal renferme de faibles quantités de lipides ; au contraire, le collagène dégénéré montre une réaction très nette aux réactifs histo-chimiques des lipides
- le collagène normal indique une réaction nette aux réactifs des systèmes enzymatiques du type estérase ; cette réaction est considérablement réduite dans le collagène dégénéré
- le jeune collagène résiste à la trypsine, contrairement au collagène âgé
- l’absorption de la lumière est différente dans les deux collagènes
- le chorion âgé ne présente pas les mêmes réactions tinctoriales que le chorion jeune
Ainsi, les fibres élastiques ne se colorent plus. Cela ne veut pas dire qu’elles aient disparu, mais qu’elles présentent une modification psysico-chimique ; en effet, il est connu actuellement qu’avec l’âge les fibres élastiques s’enrichissent en calcium et en acides aminés dicarborxymiques.
Agrandissement de la peau
La plus importante de toutes ces modifications est incontestablement l’amoindrissement de l’élasticité qui corrobore un fait, capital dans notre cas ; l’agrandissement de la peau.
Au cours d’une longue conversation, le Dr Bernard Claque nous disait qu’un des problèmes les plus importants à envisager en Esthétique est la curieuse propriété de la peau vieillissante de grandir et d’augmenter en surface.
Il ne s’agirait pas, semble-t-il, d’un phénomène de distension, mais d’une véritable multiplication cellulaire, tout au moins au niveau de la paupière supérieure où on a pu en faire la preuve sur le plan expérimental.
Les spécialistes de la chirurgie esthétique connaissent bien cet agrandissement de la peau puisque dans le lifting ils la tirent, la remontent, en enlèvent et la replacent au bon endroit.
Si la peau a grandi, les muscles ne bougent pas et ont même tendance à se raidir, à se contracter, à se raccourcir.
Il arrive alors que celle-ci, accrochée par une sorte de capiton musculaire, retombe sur ce capiton ; n’étant plus soumise à l’action de ces muscles elle perd une partie de ses qualités expressives.
D’autres auteurs ne croient pas à l’augmentation cellulaire et pensent que la peau est simplement distendue par la dégénérescence des fibres élastiques et qu’elles tombe par pesanteur et tassement.
Comme vous pouvez le constater nous sommes loin de la théorie simpliste qui met exclusivement en cause l’atonie et l’atrophie musculaire.
Quelles conclusions pouvons-nous tire de ces différents points de vue sur les causes de l’affaissement du visage ?
C’est un problème très complexe et encore plein d’inconnues.
On ne peut pas envisager un traitement spécifiques, mais un ensemble de soins esthétiques qui, malgré son apparence empirique, est seul capable de donner des résultats très honorables, sauf dans certain cas où seule la chirurgie esthétique parvient à réaliser la remontée souhaitée.