Les manifestations d’intolérance à un produit cosmétique sont d’ordre cutané. Les réactions qu’elles provoquent chez le sujet intolérant, appelées « dermites » se présentent, en ligne générale, sous l’aspect suivant :
Après une sensation de cuisson et de prurit, les régions cutanées qui ont été en contact avec le produit deviennent rouges, irritées ; de minuscules vésicules se forment, parfois, sur ce zones érythémateuses lui donnant l’aspect d’un eczéma.
Comme on a dit, n’importe quel produit de beauté, n’importe quel corps contenu dans ce produit peuvent donner lieu à ces manifestations.
En ligne générale, le tableau des dermites provoquées par un cosmétique est toujours le même, tel qu’on vient de le décrire.
Leur caractéristique principale est la suivante : elles sont limitées aux zones cutanées qui ont été en contact avec le produit et ne s’étendent pas, sauf dans des cas très particulières, à d’autres régions.
Ainsi, par exemple, une crème de beauté qui n’est pas tolérée par une de vos clients provoquera une dermite sur la peau du visage et sur le visage seulement.
C’est un des signes clinique qui guide le médecin traitant pour établir son diagnostic et lui permet de supposer immédiatement qu’il s’agit d’un cas d’intolérance à un produit de beauté.
Le rouge à lèvres, un accessoire pour la beauté, qui donne chez certaines femmes une inflammation de la muqueuse labiale, appelée chélite, n’agit que sur les lèvres et sur leur pourtour immédiat.
« Vingt-quatre heures environ, après l’application, écrit le Dr E. Sidi, les lèvres font mal, donnant une sensation de picotement, de brûlure, de sécheresse, avec des démangeaisons au niveau et au pourtour des lèvres, sur le segment cutané.
Les lèvres enflent, deviennent tuméfiées, rouges, avec des gerçures ou des fentes verticales. Sur la peau qui entoure les lèvres apparaissent de petites vésicules grosses comme des têtes d’épingle, qui démangent violemment et peuvent suinter.
Dans les cas légers, on ne ses rend pas compte de ce qui arrive. Les lèvres, après avoir été sensibles au toucher et un peu rouges, pèlent et, pas un instant, on ne songe à incriminer le rouge à lèvres.
Souvent même, voulant calmer l’irritation, on continue à s’en mettre plusieurs fois dans la journée.
Alors la dermite persiste, s’accentue et devient intolérable par ses brûlures et sa démangeaison ».
Le vernis à ongles provoque une dermite aux endroits où le sujet qui ne le tolère pas a posé machinalement ses ongles ; les joues, le cou, les paupières. Cette dermite reproduit souvent d’une manière curieuse et étonnante le forme de l’ongle et la traînée de l’ongle sur la peau. Les doigts demeurent indemnes.
Votre comportement en présence de ces manifestations d’intolérance
Votre formation vous interdit de vous livrer à un diagnostic ; et si vous êtes en droit de penser qu’il s’agit d’une intolérance, votre devoir est de vous en tenir à cette supposition, de ne rien entreprendre et de diriger la cliente vers le médecin spécialiste, seul compétent pour instituer un traitement et rechercher quel est le produit responsable de la dermite, ou plutôt, le corps contenu dans le produit incriminé, le réactogène, cause de l’accident.
Il y a intérêt à effectuer ces recherches et à connaître l’agent qui provoque la dermite afin que la patiente ne soit pas atteinte à nouveau dans l’avenir. Le médecin traitant parviendra à le déceler au moyen des « tests épidermiques« .
Quelques brèves explications sur ces tests vous seront utiles pour conseiller celle qui hésitent à s’y soumettre.