Le mot absorption sert en physiologique à désigner une série d’actes par lesquels les substances qui étaient extérieures à un organisme vivant pénètrent, sans lésions traumatiques, dans l’intérieur de cet organisme.
L’absorption fait partie de la nutrition
On désigne sous les termes de : absorption cutanée ou transcutanée ou diadermique ou bien encore percutanée et transfolliculaire, le phénomène par lequel une substance donnée traverse la couche cornée de l’épiderme, pénètre dans le derme et diffuse dans l’économie organique par le circuit sanguin.
L’absorption transcutanée a été controverse pendant très longtemps.
Malgré l’usage empirique et très souvent efficace des onguents et des pommades chez tous les peuples, on niait jusqu’à une époque relativement récente la possibilité pour le tégument externe de se laisser traverser par une substance médicamenteuse.
C’est en 1947 seulement que paraît en France, dans le Journal de Physiologie un des premiers documents scientifiques de langue française sur le problème de l’absorption cutanée sous la double signature de G.
Valette et de R. Cavier. Ils dissipèrent tous les doutes et démontrèrent par quel mécanisme et dans quelles conditions elle peut être réalisée.
La pénétration des produits de beauté
Ce texte, ainsi que les expériences et les publications entreprises depuis par G. Valette, Professeur à la Faculté de Pharmacie de Paris, demeurent en France les bases scientifiques du phénomène de l’absorption transcutanée, phénomène complexe, mais dont la connaissance, ne serait-que dans ses grandes lignes, est indispensable à l’Esthéticienne, depuis la multiplication des produits de beautés, dits biologiques.
En utilisant la documentation de ce savant, parue dans la Gazette Médicale de France, numéro spécial Bilan Thérapeutique de 1952, et dans le Journal de Physiologie de 1954 sous le titre Les Conditions Physico-Chimique de l’absorption cutanée, nous allions nous efforcer d’exposer le plus clairement possible à l’Esthéticienne par quelles voies et par quels moyens peut avoir lieu la pénétration des produits de beauté au delà de la couche cornée de l’épiderme et de quelle manière on peut réaliser ainsi la stimulation et la régénération du tissu cutané altéré par l’âge.
On s’est imposé de traiter dans ce manuel des questions d’ordre pratique exclusivement et d’éviter tout enseignement théorique afin de ne pas m’éloigner du but de ce livre.
Mais afin que le phénomène de l’absorption cutanée puisse être compris par l’Esthéticienne, on estime utile de déroger dans ce chapitre à la règle que je me suis imposée et de réviser rapidement avec elle la structure de la peau et quelques notions essentielles sur sa morphologie et sa physico-chimie.
Pour la rédaction de l’exposé concernant l’étude de la peau on a eu recours aux ouvrages classique de dermatologie, tels la Pratique Dermatologique, les Précis de Darrier, de Brocq, etc., et au travail le plus récent et le plus documenté, celui de Morelle, figurant dans son Traité de Biochimie cutanée Tome 1er.
Pour tout ce qui concerne l’absorption cutanée, on s’est servi des textes du Professeur Valette, cités ci-dessus.