Le terme peau alipique signifie : sans graisse, à la place de peau sèche.
Le mécanisme de la déshydratation des peaux alipiques, d’ailleurs ne se déclencherait pas si les femmes qui possèdent de telles peaux évitaient de s’exposer au soleil, au vent et au froid, sans l’écran protecteur d’une crème ou d’un maquillage bien adapté à leur besoins.
Comment une peau jeune et normale évolue-elle vers l’état alipique et la déshydratation superficielle ? Le problème demeure obscur.
Origine de l’état alipique
Causes internes
On n’apporte aucune solution en invoquant une insuffisance fonctionnelle des glandes sébacées. Le problème de l’état alipique de la peau contre dans le cadre d’une tendance organique plus vaste et plus générale, celle du terrain nerveux et endocrinien.
L’Esthéticienne expérimentée n’a pas été sans remarquer que nombre de peaux fines et alipiques souffrent également d’une nette insuffisance des glandes sudoripares.
Les femmes qui possèdent ce genre de peau transpirent fort peu, en général, sauf à la lèvre supérieurs qui, au contraire, se couvre facilement d’une sorte de rosée sudorale.
Sabouraud avait noté la coexistence fréquente de la séborrhée et de l’hyperhydrose : écoulement simultané de sueur et de sébum.
Cette hyperactivité simultanée des glandes sudoripares et sébacées est, vraisemblablement, la conséquence d’un excès de la commande nerveuse.
Il n’y a rien d’impossible, dans ces conditions, a ce que le phénomène inverse, soit l’insuffisance des glandes sébacées et sudoripares, ne soit la manifestation d’une insuffisance correspondante de la commande nerveuse.
Le Professeur Gaté, parmi les causes nerveuses possibles qu’il attribue à l’hyperhydrose, mentionne l’intervention du système sympathique périphérique excitant directement les cellules sécrétrices ainsi que la musculature lisse chargée d’expulser, par ses contractions, le produit de sécrétion jusqu’à la surface de la peau.
Pourrait-on conclure qu’une insuffisance de la commande sympathique peut se traduire, au contraire, par une diminution ou un arrêt des sécrétions de ces glandes ? Nombreux sont les auteurs qui le pensent, malgré l’extrême difficulté qu’on éprouve à voir clair dans ce domaine.
Les influences sympathiques et parasympathiques se succèdent ou s’opposent en permanence selon les régions. Par exemple : peau anhydre et alipique du visage, contrastant avec l’épiderme moîte des mains et des pieds.
L’influence nerveuse est déterminée partiellement par le fonctionnement endocrinien. Dans le cas de peau alipique, l’insuffisance de l’ovaire et de la thyroïde peut être en cause.
Nous avons vu que le Docteur Louis Moinson classait la sécheresse de la peau parmi les petits signes cliniques de l’insuffisance ovarienne.
Le but de ce bref exposé est de vous donner un conseil pratique : comme à la jeune femme dont la peau commence à devenir grasse, conseillez à celle dont l’épiderme devient alipique et déshydraté de consulter un médecin pour qu’il vérifie son équilibre neuro-endocrinien et son fonctionnement hépatique.
Causes externes
La diminution des sécrétions sébacées peut avoir aussi une origine externe.
Elle peut être provoquée et entretenue par la détersion au savon ou avec des solvants trop agressifs. Il est indispensable que l’Esthéticienne questionne sa cliente sur ce point et sache de quelle manière elle pratique sa toilette du matin et du soir.
Origine de la déshydratation
On a toujours pensé que la déshydratation superficielle de la peau dépendait principalement de la disparition du manteau sébacé qui la protège et qui s’oppose à l’évaporation de l’eau.
Les travaux de Blanck, confirmés depuis par d’autres chercheurs, nous obligent à reviser cette théorie car ils montrent que le mécanisme de la déshydratation est bien plus complexe.
Pour comprendre la raison des soins qu’elle pratique sur une peau déshydratée au moyen des produits qui lui sont fournis par son Laboratoire, l’esthéticienne se doit de posséder des notions sur les origines de cette déshydratation, bien que le problème demeure encore obscur et complexe.
On s’efforcera de les lui exposer le plus clairement possible en ayant recours tout particulièrement au texte et aux références figurant dans le Traité de Biochimie Cutanée de Jean Morelle.
Rappelons, tout d’abord, que la peau renferme, en moyenne 64 % d’eau, correspondant à 9 % du poids total du corps.
Cette teneur est elle-même variable suivant les différentes couches : 10 à 20 % pour la couche cornée, 70 % pour les couches plus profondes.