L’appareillage technique est maintenant en extension inimaginable partout dans le monde.
Nécessité d’un appareillage technique
Au moment où automation et électro-technique dans notre vie quotidienne et en règlent le rythme, il peut sembler superflu d’affirmer que la cabine de beauté doit être dotée d’un appareillage électrique.
C’est, en effet, l’évidence même.
Dans notre profession, pourtant, on peut se poser encore cette question : « L’Esthéticienne peut-elle, avec ses mains et ses mains seulement, pratiquer les soins ? »
La valeur des soins manuels est indispensable . Ils sont d’une délicatesse, d’un nuance, d’une souplesse d’adaptation que l’on ne peut pas demander à l’appareil le mieux conditionné. Le contact intime que les mains de l’esthéticienne établissent entre elle et la cliente permet de suivre d’instant en instant les réactions du sujet et de modifier les manœuvres faciales dans le sens indiqué par la sensibilité tactile.
Les mains de l’Esthéticienne se comportent comme un véritable détecteur de la sensibilité générale de la cliente.
Le traitement manuel
Le traitement manuel est un traitement vivant et demeure irremplaçable. D’où la vogue très grande et souvent exclusive dont il continue à jouir dans certains pays, comme la Suisse, les soins et les produits « naturels » ont connu toujours la faveur du public.
A Paris même le prestige du traitement manuel demeure et qu’on trouve encore des Esthéticiennes qui travaillent sans aucun appareillage.
Ce mode de travail n’est-il pas trop exclusif ? Est-il encore défendable ?
Je ne le pense pas. Instrument irremplaçable, la main ne saurait être, malgré cela, un instrument complet.
Son potentiel « technique », si je peux m’exprimer ainsi, est restreint ; il est limité à un nombre de mouvements simples, formant un cercle étroit dans lequel l’Esthéticienne qui ne possède pas d’appareillage professionnel est condamné à tourner sans autre horizon qu’elle-même, sans autre efficacité que celle de dix doigts mûs et dirigés par une honnête bonne volonté.
Cette efficacité est connue de la plus haute antiquité mais elle ne pourra jamais progresser.
Une telle manière de procéder est anachronique. Elle fait fi des possibilités qu’offre l’appareillage moderne qui n’a jamais prétendu se substituer au traitement manuel mais bien lui apporter le complément et la diversité d’action sans lesquels il ne saurait satisfaire les besoins et les exigences des épidermes de notre époque.
Ce qui était valable hier ne l’est plus aujourd’hui. Non seulement la mode, mais l’état physiologique des femmes ont changé ; ainsi, le fait de pratiquer les soins de beauté avec des appareils appropriés doit être considéré comme la condition indispensable pour répondre aux besoins d’une peau « moderne ».
La main est incapable de répondre seule à ces besoins. Quels que soient ses excellents effets sur la circulation sanguine et lymphatique et sur l’ensemble des réactions cutanées, elle ne peut pas provoquer électivement l’une ou l’autre de ces réactions.
Les manœuvres de massage facial, par exemple, ne peuvent pas éclaircie le teint si couvent brouillé de la femme contemporaine, : il faut savoir recours à la pulvérisation sous pression pouvant réaliser le drainage capillaire qui libère l’épiderme de ses déchets.
Ces manœuvres sont insuffisantes aussi pour stimuler les visages atones dont la peau est menacée de flaccidité : il faut le petit étincelage électrique ou tout autre procédé physique dont l’action sue les terminaisons nerveuse est rapide.
Ce n’est pas tout. Il y a actuellement une situation « psychologique » qui rend l’emploi de l’appareillage indispensable dans l’institut de Beauté. La clientèle comprendrait mal, en effet, que les soins esthétiques se limitent à des techniques essentiellement manuels alors que, sue le plan domestique, elle voit se réduire de jour en jour l’intervention de la main remplacée de plus en plus par les appareils ménager.
La méthode manuelle risque, par comparaison, de lui paraître primitive et anachronique ; sa confiance envers les Esthéticiennes diminuera et elle sera tentée de rechercher ailleurs des soins conformes aux idées du jour.
Je citerai, enfin, pour ne rien négliger, l’effet si particulier que crée la vue, la simple vue, d’un ensemble de soins suggérant une idée de puissance, donc d’efficacité, qui place la cliente dans un état réceptif des plus favorables.