L’examen esthétique de la peau est l’acte professionnel le plus important celui dont va dépendre le choix des soins et des produits.
C’est cet examen qui décidera de leur efficacité ou de leur échec.
Vous devrez donc l’entreprendre avec un esprit méthodique puisqu’il s’agit de voir clair dans ce qui ne l’est pas toujours à première vue.
Un examen vraiment sérieux
La condition préalable à observer, si l’on veut pratiquer un examen vraiment sérieux, serait de s’appuyer sur un système d’investigation qui soit lui-même sérieux.
Un tel système exclut le recours à la classification caduque et inefficace qui consiste à faire entrer un épiderme, et cela de gré ou de force, dans l’une des trois catégories habituelles :
- peaux grasses
- peaux sèches
- peaux normales
Caduque parce que les connaissances acquises actuellement par l’Esthéticienne dans les bonnes écoles techniques et dans les publications spécialisées lui permettent de faire beaucoup mieux ; inefficace parce que cette classification consiste à mettre une étiquette sur une évidence.
Il est à la portée du premier venu, en effet, de constater qu’une peau est grasse ou sèche. D’autre part, baser tout un traitement esthétique sur le degré ou l’absence de sécrétions sébacées est une erreur.
La peau
Une peau grasse peut être affligée de défectuosités n’ayant aucun rapport avec les lipides ou avec l’eau.
Ainsi, classer les peaux dans une des trois catégories c’est limiter l’optique de l’Esthéticienne et lui donner une base de départ dont il ne sortira qu’un traitement incomplet parce que incomplètement adapté à la nature de la peau.
Les nouvelles Esthétiques
C’est pourquoi depuis l’année 1952 on a proposé aux Esthéticiennes de ne plus prendre pour base ces classification habituelles et d’avoir recours à des classification modernes, logiques, rationnelles.
Dans différentes articles de Les nouvelles Esthétiques, on a exposé les théories de Jacques Poirsons et du Dr Robert Maurin, en m’efforçant de vous mettre sur la bonne voie.
Peu d’entre vous ont compris la nécessité de ce changement.
Éduquées dans cette optique, les Esthéticiennes poursuivent le même chemin et il leur est très difficile d’en sortir puisque tout l’enseignement a débuté par l’imposition du dogme de la sacro-sainte et séculaire distinction :
- peaux grasses
- peaux sèches
- peaux normales
Pourquoi personne ne veut-il changer ? Parce que c’est une classification commode, simple pour la vente des produits de beauté, facile à comprendre, facile à enseigner.
C’est une solution de paresse qui semble arranger tout le monde.
Baser ce manuel sur les classifications nouvelles serait donc une erreur de ma part, car en voulant tout bouleverser, on risquerait de ne rien vous faire comprendre et de provoquer un trouble dans votre manière de travailler.
On maintiendra donc la classification ancienne. Toutefois, on reviendra sur ce problème au cours de mon exposé et m’efforcera de vous donner quelques conseils qui vous rendront grand service auprès de la clientèle.