La brève existence de la peau normale

On a coutume de donner comme prototype de la peau normale celle de l »enfant. Cette comparaison paraît erronée :

Jean Morelle fait observer que la peau de l’enfant, dont le fonctionnement endocrinien n’a pas encore atteint sa plénitude, ne représente qu’un stade de l’évolution biologique et biochimique de l’individu.

La peau en bon état de l’adulte

Il y aurait lieu, donc de considérer que la peau normale est la peau physiologique en bon état de l’adulte.

La femme qui a le bonheur de la posséder garde bien peu de temps, en général, cet inappréciable attrait. Pourquoi ?

Vous savez, par expérience personnelle, qu’une maladie, même banale, négligée à son début ou survenant à une période de fatigue, suffit parfois à dérégler le fonctionnement normal de nos glandes endocrines ou de nos centres sympathiques et, par conséquent, tous les organes dont ils commandent le fonctionnement.

Or, n’étant pas un simple revêtement mais un organe complexe qui enregistre toutes sortes de perturbations internes et externes, la peau subira un trouble dans son équilibre toutes les fois que l’organisme sera atteinte.

Rappelez-vous toujours que cet équilibre est lié à notre équilibre profond, éminemment précaire.

Les troubles internes

Les rapports entre les troubles internes et les modifications de l’aspect cutané du point de vue purement esthétique, ainsi que le mécanisme à travers lequel ils se produisent, n’ont pas encore été parfaitement établis.

Il est certain, pourtant, que la cure médicale destinée à corriger, par exemple, un mauvais fonctionnement hépatique, digestif, endocrinien, nerveux ou autre, améliore souvent l’état de l’épiderme, même si celui-ci na pas été l’objet de soins locaux particuliers.

Épiderme

Épiderme

Les facteurs internes jouent un rôle important dans la dégradation de la peau normale, mais les facteurs externes gardent, dans la plupart des cas, le rôle principal.

Qu’il s’agisse des insultes de l’atmosphère ou des poussières et des gaz toxique des grandes villes, les uns comme les autres provoquent de véritables ravages.

Action desséchante des vents, en général ; action congestionnante des vents froids par vaso-dilatation secondaire ; action sclérosante du soleil par explosion prolongée et abusive; tous ces facteurs contribuent au vieillissement de la peau.

C’est la raison pour laquelle vous ne répéterez jamais assez au public que le maquillage est avant tout une mesure de protection.

Le teint d’une femme jeune

On recopiera encore une fois ce qu’écrivait, il y a cinquante ans, un des dermatologue les plus illustres de l’École de Saint-Louis, le Professeur Saboureaud :

Comparez, d’une part, le teint d’une femme jeune à la campagne et à la ville.

Comparez, d’autre part, à la ville le teint d’une femme qui ne se farde pas au teint d’une femme du même âge qui se farde.

Vous aurez la même progression de l’une à l’autre et, toujours pour la même raison : le plus beau teint appartient à celle qui l’a le mieux protégé contre les injures physiques du vent, du froid et du soleil.

C’est aussi cet auteur qui disait, dans une boutade célèbre : il vaut mieux qu’une femme mette de mauvais fards que pas de fards du tout.

Recommandez aux mamans le maquillage précoce de leurs jeunes filles, à la ville comme à la campagne ; surtout à celles qui habitent la campagne dont l’épiderme est fouetté par les vents et tanné par le soleil à longueur d’années.

Une crème incolore

Une crème incolore

Et si pour des raisons de convenance personnelle, les préjugés familiaux étant encore solidement implantés dans nos terres, le maquillage se révèle impossible, faites adopter, au moins, une crème de jour incolore et inodore

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