Ce qu’on a écrit de la peau normale et de la peau qui commence à se flétrir constitue en soi un préambule à ce chapitre où nous allons nous trouver en présence d’une peau devenue la victime d’une lente évolution biologique, présidée vraisemblablement par la déshydratation des tissus.
Au cours de cette évolution, ils subissent des atteintes multiples aboutissant à toutes sortes de modifications histologiques.
Effet de la déshydratation
La déshydratation conduit à l’épanouissement de la peau par tassement et floculation de la matière vivante et à une diminution du gonflement cellulaire. En outre, les tissus souffrent de dénutrition puisque c’est l’eau qui constitue le grand véhicule des éléments nutritifs et énergiques.
Si, de plus, la teneur des liquides intérieurs en hormones et autres excitants biologiques s’est réduite par l’âge ou la maladie, la dénutrition sera considérablement aggravée ; les fibres élastiques et le derme ne seront pas seulement déshydratés et durcis mais aussi atrophiés et scléroses.
Nous assistons alors à la perte de l’élasticité, la meilleure des défenses pour la peau contre les rides.
Une autre conséquence de la déshydratation des couches moyennes et profondes de la peau qu’accompagne souvent la fonte du pannicule adipeux de l’hypoderme est la suivante : l’épiderme, privé du matelas graisseux qui l’isolait des muscles peauciers, est traumatisé par leur contraction, venant ainsi à accentuer, plus ou moins, les plissures selon l’intensité du flux nerveux qui les détermine.
Chez les grands nerveux, par exemple, qui font toutes choses avec des gestes saccadés et ont parfois des tics, les rides sont profondes car leur musculature faciale est secouée par des contractions spasmodiques.
La contraction des muscles peauciers
Faut-il admettre que toutes les rides sont provoquées par la contraction des muscles peauciers ?
On ne le croit pas. On pense même qu’il faut établir une distinction entre les rides véritables et les plis et sillons su visage. Elle nous permet, d’ailleurs, de choisir le traitement à suivre.
Les rides véritables sont des plissures cutanées apparaissent à la suite de modifications biologiques qui s’élaborent à l’intérieur des tissus : notre tissu conjonctif se sclérose, durcit et perd son élasticité ; il se déshydrate, en somme, il se dessèche, de même manière que certains fruits parmi lesquels la pomme représente l’exemple le plus typique.
Les plis et les sillons, au contraire, sont des plissures de la peau provoquées par des contractions musculaires exagérées ou anormales, sans que les tissus soient atteints de dégénérescence d’ordre biologique.
Preuve en est que nous pouvons constater présence chez des sujets très jeunes et même chez des enfants.
Cette différenciation nous indique immédiatement quelles peuvent être les possibilités d’un traitement par l’Esthéticienne :
- rides véritables : les soins de beauté sont susceptibles d’apporter une amélioration
- plis et sillons : les soins de beauté demeurent sans résultat, toute modification étant soumise à la rééducation de la mimique faciale et à l’auto-contrôle des jeux de physionomie par le sujet lui-même
Plis du front ou ride naso-labiale fortement prononcés chez une jeune fille, par exemple, ne pourront être corrigés que si la jeune fille veut bien veiller à ne pas plisser le front pendant ses lecteurs ou son travail scolaire et si elle cesse de faire constamment la moue.
Il est certain que la mobilisation excessive des muscles de la face joue un rôle même dans la formation des rides véritables, mais il est secondaire. Les modifications biologiques demeurent la cause principale et immédiate.