Sommaire
De la physico-chimique de la peau, si complexe et difficilement accessible à l’Esthéticienne, il vous suffira de retenir trois notions essentielles qui vous feront mieux comprendre les difficultés que vous rencontrez lorsqu’il s’agira de faire absorber un produit de beauté par la peau.
La barrière electro-physiologique de rein
Rien a montré que la région acide de l’épiderme est limitée, en profondeur, par trois ou quatre assises de cellules qui comprennent la couche granuleuse et la couche brillante.
Cette zone est fortement acide de son côté extrême, c’est-à-dire vers l’extérieur, et moins acide ou alcaline sur la face interne, c’est-à-dire vers les couches profondes. Elle montre, donc, une différence de pH et, par conséquent, de potentiel électrique.
C’est à cette barrière, appelées Barrière électro-physiologique de Rein qu’il faut attribuer l’imperméabilité de la peau à l’eau et aux substances liquides, en général.
Nous verrons tout à l’heure comment elles pourront franchir, ou plutôt, contourner cet obstacle.
Rappelons qu’il est extrêmement difficile d’évaluer le pH de l’épiderme ; il varie selon les régions cutanées, l’état de santé, la qualité des aliments absorbés avant la mesure, la transpiration, etc.
On peut considérer, d’après l’opinion de l’ensemble des auteurs, que le pH de la peau saine se situe aux environ de 5,6. La réaction de l’épiderme est donc une réaction acide.
Mais l’Esthéticienne doit savoir que les graisses cutanées et d’une manière toute particulière le sébum, présent sur la surface de la peau et dans le canal pilo-sébacé, sont un des principaux obstacles, sinon le plus important, au transit des substances à travers l’épiderme.
Le phénomène de la kératinisation
On donne le nom de kératinisation à la transformation que subissent les cellules jeunes de la couche germinative au cours de leur montée vers les couches superficielles où elles parviennent déshydratées, aplaties, privées de noyau, particulièrement riche en kératine, pour consulter les assises de la couche cornée et de la couche desquamation.
C’est la marée montante des cellules invoquée par ceux qui réfutaient la possibilité de l’absorption cutanée.
Si cet argument se révèle expérimentalement faux, il n’en est pas moins vrai que la présence des déchets cellulaires autour et dans l’orifice du canal pilo-sébacé gêne et peut empêcher l’introduction de la substance destinée à pénétrer à travers l’épiderme.
Les graisses cutanées
Il importe de distinguer dans ce qu’on appelle les graisses cutanées trois produits de trois organes différents :
- les substances élaborées par les cellules épidermiques au cours de leur dégénérescence
- les sécrétions des glandes sébacées
- certains constituants de la sueur
Il est assez difficile — écrit le prof Valette — de recueillir séparément ces trois fonctions, les deux premières présentait seules une importance pratique.
Le lavage de la peau au moyen d’un solvant des graisses entraîne évidemment sans discrimination l’ensemble des constituants graisseux et lipoïdiques.
Pour assurer leur passage le Cosmétologue devra les incorporer à des excipients capables de neutraliser, de dissoudre ces graisses, de les rendre en somme, liposolubles.